En bref
- La retraite progressive permet de cumuler une pension partielle et un emploi Ă temps partiel, facilitant ainsi une transition douce entre travail et retraite.
- Ouverte dès 60 ans sous conditions, elle s’adresse tant aux salariĂ©s du secteur privĂ© qu’aux travailleurs indĂ©pendants et fonctionnaires depuis la rĂ©forme des retraites.
- Les démarches incluent une demande formelle auprès de l’employeur et la constitution d’un dossier auprès de la caisse de retraite.
- Ce dispositif présente des atouts financiers et sociaux, tout en comportant certains pièges à connaître, notamment liés au calcul de la pension progressive et à la validation des trimestres.
- Une bonne anticipation et éventuellement l’usage d’outils d’épargne retraite permettent d’aborder sereinement cette phase de transition emploi-retraite.
Comprendre la retraite progressive : principes et fonctionnement
La retraite progressive est un dispositif qui conjugue la perception d’une partie de sa pension de retraite avec la poursuite d’une activitĂ© professionnelle Ă temps partiel. Elle offre ainsi une transition graduelle vers la cessation dĂ©finitive d’activitĂ©, rĂ©duisant la charge de travail tout en garantissant un revenu plus stable qu’une diminution pure et simple du salaire.
Concrètement, le salarié réduit son temps de travail à un niveau compris entre 40 % et 80 % d’un emploi à temps plein. En compensation de cette baisse d’activité, il reçoit une fraction de sa retraite de base et complémentaire, calculée en fonction de la quotité de travail. Par exemple, en travaillant à 50 % du temps plein, l’individu percevra 50 % de sa pension totale. Cette mécanique permet non seulement une diminution progressive du rythme professionnel, mais aussi de maintenir un niveau de vie satisfaisant tout au long de cette période.
Le dispositif possède aussi l’avantage de permettre la continuité des cotisations à l’assurance vieillesse pendant la période de travail à temps partiel, permettant ainsi d’augmenter ou consolider ses droits retraite pour la liquidation définitive à venir. Cette double dimension (activité partielle + pension partielle) donne une flexibilité importante pour préparer sereinement la sortie du monde professionnel.
Depuis la réforme des retraites en vigueur, ce dispositif s’est ouvert en 2023 notamment aux fonctionnaires, agents contractuels, professionnels libéraux, et avocats, élargissant ainsi considérablement le champ des bénéficiaires potentiels. La réforme prévoit un abaissement de l’âge d’accès à 60 ans pour tous les assurés, facilitant la planification de cette transition, notamment pour les seniors encore actifs.
- Travail Ă temps partiel compris entre 40 % et 80 % du temps complet.
- Perception d’une fraction de la retraite correspondant à la réduction du temps de travail.
- Maintien de droits retraite via cotisations sur le salaire Ă temps partiel.
- Élargissement des bénéficiaires à plusieurs régimes professionnels depuis 2023.
- Age minimum abaissé à 60 ans pour toutes les retraites progressives actives à partir de septembre 2025.
| Aspect | Description |
|---|---|
| Durée travail partiel | 40 % à 80 % du temps plein |
| Age d’éligibilité | Au moins 60 ans (pour pensions à compter de septembre 2025) |
| Trimestres cotisés | Minimum 150 trimestres cotisés |
| Déclaration | Demande formelle auprès de l’employeur + dossier à la caisse de retraite |

Conditions d’éligibilité à la retraite progressive pour les actifs en 2025
Pour accéder à cette possibilité, la réforme des retraites 2023 a clarifié et assoupli les critères. En 2025, les conditions d’éligibilité retraite concernent :
Critères généraux communs à tous les régimes
- Âge minimal : 60 ans ou plus, ce qui constitue l’un des changements majeurs récents.
- Durée de cotisation : Justifier d’au moins 150 trimestres validés dans l’ensemble des régimes d’assurance vieillesse, sans distinction du statut professionnel.
- Temps de travail : réductions du temps de travail à un seuil minimum de 40 % et maximum de 80 % du temps plein au sein de l’entreprise.
Cas spécifiques selon la catégorie professionnelle
Salariés du privé : Ils doivent exclusivement exercer des activités à temps partiel correspondant aux seuils décrits. Une déclaration sur l’honneur est souvent requise afin d’assurer l’absence d’autres activités parallèles.
Travailleurs indépendants : Ils bénéficient des mêmes conditions d’âge et trimestres, avec en supplément l’obligation d’exercer exclusivement une activité indépendante à temps partiel.
Fonctionnaires et agents contractuels : Depuis septembre 2023, ces catégories peuvent aussi prétendre à la retraite progressive, une avancée notable qui retrouve certains aspects de la cessation progressive d’activité supprimée en 2011.
| CatĂ©gorie | Conditions d’âge | Conditions d’activitĂ© | Trimestres requis |
|---|---|---|---|
| Salariés du privé | 60 ans minimum | Temps partiel 40 % à 80 % | 150 trimestres minimum |
| Travailleurs indépendants | 60 ans minimum | Activité indépendante exclusive à temps partiel | 150 trimestres minimum |
| Fonctionnaires | 60 ans minimum | Temps partiel, intégration via la réforme 2023 | 150 trimestres minimum |
- L’âge est abaissé depuis la réforme permettant un accès anticipé.
- Un contrôle précis est effectué sur le respect du temps partiel.
- Une attention particulière est portée à la validation des trimestres malgré la baisse d’activité.
Avant de s’engager dans une démarche, il est conseillé de vérifier avec sa caisse de retraite les modalités spécifiques, notamment pour les régimes complémentaires Agirc-Arrco.

La démarche à suivre : comment faire sa demande de retraite progressive ?
La procédure administrative pour bénéficier de la retraite progressive repose sur deux étapes clés :
1. La demande auprès de l’employeur
Le salarié doit adresser une demande écrite à son employeur pour modifier son contrat de travail vers un temps partiel ou un temps réduit. Cette demande, qui peut s’effectuer par courrier recommandé avec avis de réception, doit préciser :
- La durée de travail souhaitée (entre 40 % et 80 % de l’horaire complet).
- La date envisagée pour le début de la période de retraite progressive.
L’employeur dispose d’un délai de deux mois pour répondre. À défaut de réponse dans ce délai, la demande est considérée comme acceptée.
En cas de refus, celui-ci doit ĂŞtre motivĂ© par un motif prĂ©cis relatif notamment Ă l’activitĂ© Ă©conomique de l’entreprise. Cependant, s’il existe un accord collectif sur la fin de carrière, l’employeur ne peut s’opposer Ă la demande.
2. La constitution du dossier auprès de la caisse de retraite
Après validation des conditions par l’employeur, le salarié doit constituer un dossier à envoyer à sa caisse de retraite (par exemple la CARSAT pour le régime général) comprenant :
- Le formulaire officiel de demande de retraite progressive, accessible en ligne notamment sur le site de l’Assurance retraite.
- Une attestation de l’employeur certifiant la durée à temps plein dans l’entreprise.
- Une copie du contrat de travail Ă temps partiel.
- Une déclaration sur l’honneur, confirmant l’absence de toute autre activité professionnelle.
- Les bulletins de salaire des 12 derniers mois.
Dans certains régimes complémentaires, comme Agirc-Arrco, une demande distincte doit être réalisée pour activer cette retraite progressive complémentaire.
| Étape | Action | Délai / remarque |
|---|---|---|
| 1 | Demande écrite à l’employeur | 2 mois pour réponse, acceptation tacite au-delà |
| 2 | Constitution du dossier auprès de la caisse de retraite | Inclure contrat, attestations, bulletins de salaire |
Cette démarche simplifiée en 2025 permet une meilleure coordination entre les organismes, avec notamment la possibilité de faire la demande de retraite progressive en ligne de façon unifiée sur plusieurs régimes.
Avantages majeurs de la retraite progressive : pourquoi choisir ce dispositif ?
Adopter la retraite progressive c’est profiter de plusieurs bénéfices visibles tant sur le plan économique que personnel, qui favorisent une transition du travail à temps plein vers la retraite définitive, souvent redoutée.
- Maintien d’un revenu stable : grâce au versement partiel de la pension en complément du salaire, la baisse de revenus est atténuée.
- Continuité des cotisations : la poursuite d’activité permet d’accumuler de nouveaux trimestres et points retraite, consolidant le montant final de la pension.
- Transition douce : le rythme de réduction progressive du travail ménage la santé physique et psychologique, limitant le choc culturel et financier du passage à la retraite.
- Souplesse du dispositif : le temps de travail partiel peut être adapté entre 40 % et 80 %, selon la capacité et les besoins personnels.
- Large ouverture : fonctionnaires, indépendants et salariés peuvent y accéder, souvent sous les mêmes conditions.
Par exemple, un salarié de 62 ans travaillant à mi-temps touchera 50 % de sa pension de retraite en complément de son salaire réduit, ce qui réduit fortement l’impact financier du passage à la retraite. Ce cumul est aussi très apprécié par les entreprises qui peuvent profiter progressivement des compétences en fin de carrière.
| Avantages | Conséquence concrète |
|---|---|
| Fragmentation du revenu | Réduction progressive des revenus, moins de choc financier |
| Droits retraite consolidés | Validation continue des trimestres, augmentation potentielle des pensions |
| Flexibilité | Adaptation du travail selon besoins et santé |
| Effet psychologique positif | Diminution du stress lié à la retraite |

Pièges et limites à connaître avant de choisir la retraite progressive
Malgré ses atouts, la retraite progressive présente plusieurs inconvénients et pièges qu’il convient d’anticiper pour ne pas se retrouver en difficulté.
Blocage du montant de la pension la première année
La pension partielle versée lors de la retraite progressive est figée pendant 12 mois dès l’entrée dans le dispositif. Si le temps de travail diminue encore pendant cette période, la caisse de retraite ne prendra pas en compte cette baisse jusqu’à la fin de la première année. Cette règle peut limiter la fluidité dans l’ajustement du revenu.
Risques liés à la validation des trimestres
Pour valider un trimestre dans le régime général, il faut toucher l’équivalent de 150 fois le SMIC horaire brut (soit environ 1 782 € mensuels en 2025). La réduction d’activité peut empêcher d’atteindre ce seuil, notamment par des salaires en dessous de ce montant, ou en cas de congés sans solde.
Si moins de 4 trimestres sont validés annuellement, cela peut avoir un impact sur la pension définitive. Aussi, le travail à temps partiel entraîne des cotisations moindres à la retraite complémentaire, influant sur le montant final de la pension.
Limitation des heures complémentaires
Les heures complémentaires effectuées au-delà du temps partiel sont limitées à 10 % de la durée prévue par le contrat. Ainsi, un temps partiel à 20 heures par semaine ne pourra dépasser 22 heures. Cette limite peut restreindre le pouvoir d’achat et l’organisation personnelle de la fin de carrière.
Surcotisation conditionnĂ©e Ă l’accord de l’employeur
Pour compenser la baisse de cotisations, il est possible de surcotiser comme si l’on travaillait à temps plein, mais cette option nécessite un accord écrit de l’employeur. Or cette demande peut être refusée, car elle implique un surcoût patronal.
| Pièges | Explications | Conséquence |
|---|---|---|
| Blocage du montant | Le montant de la pension reste fixe pendant 1 an | Difficulté à ajuster rapidement le revenu |
| Validation des trimestres | Seuil de salaire requis non atteint = trimestre non validé | Pension définitive potentiellement moindre |
| Limite heures complĂ©mentaires | Heures complĂ©mentaires limitĂ©es Ă 10 % | RĂ©duction du pouvoir d’achat possible |
| Surcotisation | Accord employeur nécessaire | Surcotisation souvent refusée |
Pour approfondir ces points et mieux préparer sa transition, consulter un conseiller retraite ou un expert en finances personnelles est vivement recommandé. De nombreux outils en ligne permettent aussi d’effectuer une simulation personnalisée du calcul pension progressive en fonction du temps partiel choisi.
Pour plus d’infos détaillées sur les risques et avantages, consultez les ressources suivantes : retraite progressive avantages et inconvénients, préparer sa retraite progressive.




